Éducation des autochtones et réconciliation

La hausse des frais de scolarité empêche un trop grand nombre d’étudiants d’accéder à une éducation de qualité, et de façon encore plus disproportionnée les étudiants des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. En plus de l’héritage des politiques colonialistes, des problèmes persistants auxquels font face les jeunes Autochtones dans le système de protection de l’enfance, du racisme quotidien et systémique et des décennies de sous-financement par le gouvernement fédéral, il est difficile pour les étudiants autochtones de poursuivre des études collégiales ou universitaires.

Les étudiants autochtones estiment qu’une grande partie de leurs besoins financiers ne sont pas satisfaits. Ils ont besoin d’une aide financière pour le logement, la nourriture et les soins aux enfants. Ils sont d’avis qu’une telle aide leur permettrait de composer avec l’absence de leur communauté, de leur famille et de soutien culturel, alors que certains étudiants arrivent de communautés uniquement accessibles par avion et géographiquement éloignées.

Bon nombre d’étudiants autochtones qui bénéficient d’une aide financière n’en reçoivent pas assez pour obtenir un diplôme.

Seulement 37 % des personnes âgées de 25 à 64 ans ayant une identité autochtone détiennent un diplôme d’études collégiales ou universitaires, alors que le taux de réussite global est de 54 % chez les Canadiens de la même tranche d’âge.

Les Autochtones détiennent un droit inhérent à l’éducation, y compris l’éducation postsecondaire, en accord avec les traités, la Constitution canadienne et les accords internationaux. La réconciliation dans le secteur de l’éducation prévoit aussi la reconnaissance des torts historiques qu’ont subis les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Canada, ainsi qu’un engagement à prendre des mesures proactives visant à rétablir et à renouveler les pratiques, les langues et les connaissances autochtones.

Les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones soulignent l’importance de financer l’éducation et d’offrir un apprentissage pertinent et approprié sur le plan culturel. Pour que la réconciliation prenne tout son sens au Canada, le gouvernement fédéral doit offrir un financement adéquat afin de combler les lacunes en matière d’éducation postsecondaire chez les Autochtones et s’engager à collaborer avec les Premières Nations, les Inuits, les Métis et les Autochtones des milieux urbains en vue d’assurer leur inclusion dans les discussions et les décisions qui concernent l’éducation.

Notre solution

Investir dans l’éducation autochtone

Bien que le gouvernement fédéral ait la responsabilité morale et légale de garantir l’accès à l’éducation, des obstacles financiers empêchent bon nombre d’Autochtones de poursuivre des études postsecondaires. Dans le cadre des programmes fédéraux actuels, notamment le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire, la Stratégie d’éducation postsecondaire de la Nation métisse et le Programme préparatoire à l’entrée au collège et à l’université, le financement est limité et les étudiants ne peuvent pas tous recevoir de l’aide financière. La croissance annuelle des compléments venant de ces programmes a été plafonnée à 2 % en 2016, alors même que l’inflation et la croissance démographique dépassaient cet indice de référence. Par conséquent, les programmes ne parviennent pas à combler le retard touchant les étudiants autochtones qui désirent poursuivre des études postsecondaires.

Investir 650 millions de dollars annuellement pour combler le manque de financement actuel en matière d’accès et d’éducation postsecondaire pour les Autochtones, ainsi que créer et élargir des modèles et des systèmes d’éducation postsecondaire autochtone appropriés sur le plan culturel.

 


L’ACPPU reconnaît et soutient la pleine diversité de l’histoire, des langues, des cultures, des perspectives, des pédagogies et des expériences autochtones dans le cadre d’une éducation postsecondaire, tant pour les étudiants que le personnel académique. La réconciliation ne peut se faire sans un engagement à respecter et à préserver les droits et la dignité des Autochtones. Pour en savoir plus : Énoncé de principe de l’ACPPU sur l’intégration des Autochtones dans le milieu académique.